Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le silence d'une étoile
13 juillet 2011

Les draculas du quotidien

Lorsqu’on est petit, on aime se faire peur avec des histoires horribles. Les vampires, c’est fascinant. D’ailleurs parfois on aimerait bien être un vampire, quand on est petit, parce que dormir dans des cercueils, boire son bol de sang frais le soir au lever, se brosser les canines avec une queue de rat et se transformer en chauve-souris pour rallier l’école des vampires, c’est une perspective séduisante.

Le problème, quand on est sorti de l’adolescence et qu’on n’aime pas Twilllight parce qu'on a du goût, c'est qu'on se rend compte que les vampires, ce n’est pas ça.

Car les vampires existent.

Ils ne se jettent pas sur vous la nuit en mordant la peau délicate de votre cou blanc.

Non.

Ils vous pompent votre vie. Tout. Vos amis, vos idées, vos passions.

Copient votre style, s’approprient les lieux que vous fréquentez, plagient vos phrases.

Vous vous dites, soit, ce sont de malheureux hères, dépourvus de personnalité, et alors ?

Et alors les vampire, non seulement ils pompent, mais ils sabotent.

Ils veulent être vous, mais sans vous. Ils veulent vos amis, qui ne seraient plus tellement vos amis. Il veulent être meilleurs que vous, partout, plus beaux, plus grands, plus érudits, plus amusants etc.

PLUS que vous.

Ce n’est pas tellement de la jalousie, de l’envie, c’est que vous ne comptez pas. Vous êtes un support, un garde-manger.

Ca n’existe pas les personnes comme ça ?

Les vampires ne sortent jamais à la lumière du jour, ils se cachent, ils se camouflent.

Vous allez les trouver formidables, les amis parfaits, qui rient à vos blagues et racontent celles que vous aimeriez entendre (et d’ailleurs celles que vous avez racontées peu auparavant, mais vous ne le percevez pas).

Puis... un peu moins parfaits, premières crises de jalousie, premiers reproches, déguisés, masqués sous un rire.

Vous les voyez dès lors fragiles, attendrissants, si maladroits, patauds, en même temps avec des fulgurances comme avant. Les vampires savent se faire pardonner.

Les maladresses s’accumulent, les reproches s’intensifient, les remarques deviennent désagréables. Et puis surtout, ces formidables personnes, que vous connaissez encore si peu, elles sont déjà partout.Vous les retrouvez chez vos amis, elles s’étonnent de vous y voir aussi…

Vous commencez déjà à être effacés.

Cela peut durer un certain temps jusqu’à ce que les effets de la vampirisation se fassent sentir. Cela dépend de la quantité de sang que vous avez à laisser dans l’affaire.

Méchanceté, malveillance ? Les vampires, vous savez, ils s’en contrefichent, de vous. Complètement. Vous êtes un garde-manger on vous dit, vous n’avez pas vraiment d’importance.

Pas la peine de brandir de l’ail contre eux. Si ça se trouve, ils adorent ça.

Fiez vous à votre instinct. Une personne vous semble peu honnête, vous doutez de sa sincérité ? Vous remarquez que vous suscitez son intérêt par…justement intérêt personnel et unilatéral, ponctuel ? Vous ne sentez pas d’échange, pas de partage ? Vous finissez par étouffer ?

Fuyez !

Et ne vous retournez pas.

Mais attention, les vampires ne lâchent jamais leurs proies.

Publicité
Commentaires
Publicité